Tabagisme et syndrome d’apnée de sommeil : quel impact sur la sévérité ? - 29/12/18

Le tabagisme représente un facteur de risque de troubles respiratoires au cours du sommeil dont le syndrome d’apnée de sommeil (SAOS). Toutefois, son effet sur la sévérité du SAOS est peu documenté. L’objectif de ce travail était de déterminer la relation entre le tabagisme et la sévérité du SAOS en se basant sur l’index apnée-hypopnée.

Étude rétrospective portant sur les sujets ayant une symptomatologie évocatrice de SAOS et ayant bénéficié d’un enregistrement polygraphique nocturne dans le service de pneumologie et d’allergologie de l’hôpital Mongi Slim de la Marsa durant la période allant du octobre 2017 à août 2018.

Nous avons colligé 79 patients atteints de SAOS. L’âge moyen était de 54±11,3 ans et le sex-ratio (H/F) était de 0,7. Un indice d’apnée-hypopnée (IAH) était supérieur ou égal à 30 dans 32 % des cas. Un sommeil agité était rapporté par 92 % des patients dont 33 % avaient un SAOS sévére. Des pauses respiratoires étaient retrouvées dans 75 % des cas. Une somnolence diurne était révélée par 71 % des patients avec un score moyen d’Epworth évalué à 8,05±5. Le tabagisme était présent chez 41 % des cas avec une consommation moyenne de 15 paquets/année (PA). Dans ce groupe, le SAOS sévère était plus fréquent (38 % vs 28 %, p=0,15). Un indice de masse corporelle (IMC)>30kg/m² était plus observé chez le groupe de non-fumeurs (80 % vs 75 %, p=0,14). Dans le groupe des patients fumeurs, il n’y avait pas de corrélation significative entre le nombre de PA et l’IAH (p=0,17).

Le tabagisme pourrait être considéré comme un facteur aggravant le SAOS. De ce fait, le sevrage tabagique prend une place importante pour une prise en charge plus adéquate des patients atteins de SAOS.